Décidément, la semaine est lourde en perte cette semaine dans la famille des personnes bousculant les pensées… 😢 Après Henri Belolo, Toni Morrisson, c’est au tour de Jean-Pierre Mocky de nous quitter pour rejoindre les étoiles.

J’avais travaillé sur un de ses tournages en tant que maquilleuse, à l’époque où j’étais « Make Up Artist » comme on dit maintenant, et où les réseaux sociaux n’existaient pas. Je ne me souviens plus du nom du court métrage. Cela n’a aucune importance de toute façon, j’enchainais dans un milieu que j’aimais, ça me suffisait.

A cette occasion, j’avais rencontré un personnage hors du commun, comme tous les artistes, passionné par le cinéma, mais surtout intéressé par l’Humain, curieux des autres et bourré d’humour. Ses coups de gueule sur les plateaux faisaient partie de son personnage et il savait très bien en jouer, ça faisait d’ailleurs rire tout le monde…

C’était début 90, les cinémas ne voulaient plus le distribuer, il avait alors acheté un cinéma (un ancien cinéma porno boulevard de Strasbourg, le Brady) pour pouvoir projeter ses films et ceux de ses potes. Il était emballé par l’idée de contourner le système. Il en achètera un deuxième ensuite : Le Desperado. Ca l’a un peu ruiné « ces conneries », comme il disait, mais il s’est bien marré !

Voilà, c’était lui, l’enfant terrible du cinéma, le fort en gueule qui préférait suivre ses convictions plutôt que de suivre le troupeau, qui préférait tourner des films pour dénoncer la bêtise humaine, la crédulité, la cupidité… que de rester silencieux et passif. Avec toujours au fond de l’œil, le doux vœux que l’humanité pourrait comprendre ses films et en tirer les leçons pour offrir un monde meilleur à nos enfants.

Alors bien sur, on se souviendra de ses principaux films parmi les 66 longs métrages réalisés : Un drôle de paroissien (1963), avec Bourvil, Francis Blanche et Jean Poiret ; A mort l’arbitre (1984) avec Michel Serrault et Eddy Mitchell ou Le Miraculé (1987) toujours avec Jean Poiret et Jeanne Moreau.

Il se décrivait lui même comme un « solitaire entouré de copains ». Espérons qu’il les retrouve là-haut et qu’ils continueront de se marrer ensemble…

Au revoir Monsieur Jean-Pierre Mokiejewski !